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ENQUÊTE. Soupçons de corruption à Sarcelles pour l’attribution de HLM Des logements sociaux auraient été attribués à Sarcelles contre le versement de pots-de-vin. Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête préliminaire. GRÉGORY PLESSE AVEC BÉNÉDICTE AGOUDETSÉ | 01.09.2010, 07h00
Des soupçons de corruption sur les logements sociaux pèsent désormais sur Sarcelles (Val-d’Oise), l’une des villes les plus pauvres de France. Des employés de la mairie sont dans le viseur de la justice. Ils auraient mis en place depuis plusieurs mois un système d’encaissement de fonds en échange d’un appartement HLM. Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête préliminaire et confié les investigations aux policiers de la brigade financière. Ceux-ci ont d’ailleurs placé en garde à vue, lundi, la responsable du service logement de la ville. Elle est soupçonnée de s’être fait remettre des sommes d’argent en échange de l’attribution de logements sociaux. Les enquêteurs l’ont remise en liberté après quelques heures d’interrogatoire et s’attachent maintenant à examiner ses comptes bancaires et ses relevés téléphoniques. L’histoire se noue lundi. La responsable du service logement de la ville de Sarcelles décide de déposer plainte pour extorsion de fonds. Un homme lui aurait soutiré un chèque de 1500 €. Convoqué par la police, celui-ci livre une tout autre version. Selon lui, il était venu réclamer cette somme à la fonctionnaire en remboursement du pot-de-vin versé en juillet dernier par sa sœur, pour l’obtention d’un appartement de cinq pièces. « Elle devait nous remettre ce lundi une reconnaissance de dettes », indique cet homme qui souhaite rester anonyme.
La fonctionnaire nie catégoriquement De source proche du dossier, on explique que, lors de la confrontation entre les deux parties, les explications de l’employée peinent à convaincre les policiers. C’est là qu’ils décident de son placement en garde à vue. Ils l’interrogent d’ailleurs à propos de deux autres chèques (d’un montant de 250 € et de 400 €) qu’elle a signés le 25 août. Elle prétend ne pas connaître leurs destinataires et conteste catégoriquement tous les faits qui lui sont reprochés. Les destinataires en question seraient également des demandeurs de logements sociaux qui auraient versé des dessous-de-table mais qui n’auraient jamais obtenu satisfaction. Toujours est-il que la famille accusée d’extorsion a, à son tour, déposé plainte. « Mes clients ont eu le courage de dénoncer ces agissements, déclare Me Caty Richard. Le côté odieux de ce dossier est d’avoir fait croire aux gens qu’ils allaient obtenir un logement en versant de l’argent. Profiter ainsi de la précarité des familles est parfaitement scandaleux », conclut l’avocate. Les investigations de la police devraient maintenant permettre de vérifier l’ampleur de la corruption sur les logements sociaux. Sollicitée par « le Parisien » - « Aujourd’hui en France », l’employée municipale mise en cause n’a pas donné suite.
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