Sarcelles
Le cauchemar des locataires sans ascenseur
Ce matin, aidés par des associations de locataires, ils envoient une lettre avec accusé de réception à leur bailleur social, Logirep, en copie au député-maire (PS) François Pupponi pour tenter de faire bouger les choses. Au premier, ils vont expliquer pourquoi ils vont arrêter de payer leurs charges dès ce mois-ci. Au deuxième, ils demandent du soutien.
« On attend qu’il y ait un drame pour intervenir ? »
« Je suis restée deux heures et demie coincée dans l’ascenseur avec mes deux enfants en bas âge, raconte une maman encore sous le choc. J’ai appelé les pompiers, mais ils ne se déplacent plus. Mes enfants n’osent plus monter. On attend qu’il y ait un drame pour intervenir ? »
Autres conséquences : les femmes de ménage refusent de monter dans les étages.Du coup, les allers-retours dans les étages sombres se font dans des conditions sordides. « Cela sent l’urine, et les livreurs refusent de monter. Du coup, on est obligés de donner quelques pièces de monnaie aux gosses pour qu’ils aillent nous faire deux courses… », confie une mamie du troisième étage. Les grosses courses au supermarché sont oubliées.On y préfère des petits achats dans les quelques commerces du coin.
Des dépenses supplémentaires dont la plupart des locataires se passeraient bien, alors qu’ils ont déjà du mal à boucler leurs fins de mois. «Celanepeutplusdurer, nous réclamons le contrat de l’entreprise d’entretien de l’ascenseur », réclame Danielle, de l’amicale des locataires.
Au dixième et dernier étage, Lucie, maman de quatre enfants, raconte son calvaire quotidien. « Il fautmonter les packs d’eau, de lait… C’est épuisant. En plus, l’appartement a de graves problèmes d’humidité. Le week-end on ne sort même plus. Vivre dans ces conditions, c’est impossible. »
Le maire assure avoir « contacté Logirep pour faire avancer les choses dès qu’il a été informé ». Le bailleur, Logirep, précise de son côté que les réparations ont été faites la semaine dernière, « sauf la porte du rez-dechaussée », et qu’une réhabilitation plus importante aura lieu en octobre sur dix semaines. Des perspectives qui ne semblent pourtant pas calmer les locataires. Vendredi dernier, une trentaine d’entre eux se sont réunis pour dénoncer l’état de leur ascenseur. « La prochaine fois, nous serons encore plus nombreux » prévient Aïcha, du collectif Logement est.
Le Parisien